Deux expositions pour aborder certains aspects de la culture winye et des cultures de l’aire géographique environnante

21 novembre 2022 15 mars 2023

Une sélection de masques des collections Barbier-Mueller

Cette exposition permet aux visiteurs d’apprécier non seulement la grande unité stylistique de pièces façonnées par des sculpteurs nuna/nunuma, winye et bwa du Burkina Faso mais aussi l’infinie diversité formelle de leurs masques.

Masque buffle attribué à un sculpteur nuna du Burkina Faso. Bois, pigments. H. 50 cm. Inv. 1005-49. Musée Barbier-Mueller. Photo Studio Ferrazzini Bouchet.

Les masques et leur culte représentent pour les peuples nuna, winye et bwa un moyen d’action favorisant l’acheminement des âmes du monde de l’origine vers le monde des hommes, la stabilisation de ces âmes pendant leur existence et leur transfert du monde des hommes vers le monde des morts, à leur décès. Ils ne sont toutefois pas nécessairement l’élément central de ces cultures mais ont été privilégiés par une vision euro-centrée en quête d’esthétisme reléguant au second plan d’autres cultes (de divination, de chasse et de guerre, par exemple) remplissant les mêmes fonctions.

Masque poisson attribué à un sculpteur bwa du village de Boni au Burkina Faso. Bois dur polychrome, fibres végétales. H. 88 cm.
Inv. 1005-48. Musée Barbier-Mueller. Photo Studio Ferrazzini Bouchet.

Une exposition de photographies prises en pays Winye par Patrick Darlot

Yao Bijene, le flûtiste des masques, mask kale « origine ». Funérailles de Palou Yao, Uiibõ, 2010. Photo Patrick Darlot.

Je fus emmené en Afrique, il y a une trentaine d’années, par un forgeron sculpteur bwaba qui voulait que je « tire le portrait » de sa famille « de la même façon » que mes photos en France.

Les circonstances, et certainement l’influence des génies, ont fait qu’au Burkina Faso, je suis devenu le fils adoptif d’un tradipraticien de Wiibo et neveu du Chef des Masques de Boromo.

Baptisé Zama Teme Yao, j’ai eu soudainement accès à l’intimité d’un peuple qui m’a gratifié de sa constante affection.

Comme une hirondelle, je suis retourné régulièrement leur rendre visite et passer avec eux quelques moments pendant la saison sèche. J’ai immortalisé les regards échangés et les traces de ces moments de connivence qui font que l’on oublie les différences de cultures et de couleurs de peau.

Je pensais, comme voyageur, être le témoin du quotidien, mais en me replongeant dans mes archives photographiques, je me rends compte que j’ai conservé le témoignage d’un temps qui sera bientôt révolu.

Patrick Darlot