Un cavalier batak

01 avril 2020

« Ne me demandez pas d’être ce que vous voulez que je sois. J’essaie simplement d’être ce que je suis : un cheval-chien-homme fou… »

Jean-François Morange

Les Batak du nord de Sumatra pratiquaient la magie, n’étaient religieux que dans la mesure où leurs dieux leur rendaient le service de maintenir l’ordre cosmique et étaient connus depuis l’Antiquité comme cannibales et guerriers. En contact avec l’Inde depuis des siècles, ils se procuraient et élevaient des chevaux dont la propriété était réservée aux dieux et aux plus prestigieux de leurs nobles.

Il a été reconnu que les cavaliers en pierre du type de celui-ci, originaires de l’ouest du pays, vers l’océan Indien, étaient généralement sculptés à l’image d’un chef, de son vivant. L’animal bizarre qui joue le rôle du coursier est en réalité un singa, monstre mi-serpent et mi-buffle qui rappelait le dragon mythique Naga Padoha, chargé de porter le monde. De même ce singa porte le chef de clan d’essence divine, ce qui ne saurait mieux établir son importance comme garant de l’équilibre cosmique. 

Effigie-portrait d’un chef. Batak, groupe Toba. Île de Sumatra, arrière-pays de Barus, Indonésie. XIXe siècle. Pierre. H. 87 cm. Inv. 3137. Photo Studio Ferrazzini Bouchet. Musée Barbier-Mueller.

Retrouvez cet objet dans nos publications Sculpture, 1995 et Le profane et les divin, Arts de l’Antiquité, 2008.

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