Exposition « Frapper le fer, l’art des forgerons africains »

19 novembre 2019 29 mars 2020

En prêt au musée du quai Branly-Jacques Chirac :

  • Couteau de jet musri. Téda, Daza, Zaghawa, Tchad, Niger, Soudan. Début du XXe siècle. Fer, fibres tressées. L. 62,5 cm. Inv. 1027-155. Musée Barbier-Mueller.

Appelées musri, ces armes sont considérées par beaucoup comme le summum des couteaux de jet du nord du Tchad et des zones adjacentes au Niger et au Soudan. Si la forme d’un oiseau est souvent évoquée à leur propos, les informations locales ne tendent pas à confirmer ce rapprochement.

Informations tirées de J. Elsen, De Fer et de fierté, armes blanches d’Afrique noire du musée Barbier-Mueller, 2003, pp. 74-75.

  • Monnaie en forme de couteau de jet. Mbugbu (Banda), République centrafricaine et République démocratique du Congo. Vers 1900. Fer. L. 27,5 cm. Anc. coll. Josef Mueller. Inv. 1026-195. Musée Barbier-Mueller.

Ce couteau existe en deux versions : un modèle léger, gravé ou non, utilisé comme monnaie, et un modèle plus lourd, généralement gravé, pourvu d’une poignée en bois qui servait probablement comme arme de parade. Les producteurs de cette monnaie gravée étaient les Mbugbu, seul peuple banda à disposer d’une armée permanente d’environ 1500 soldats pour se défendre contre les attaques des peuples voisins, en particulier les Nsakara. Contraints à une migration constante pendant près de cent ans, les Mbugbu ont changé leur mode de vie, passant de l’état de cultivateurs à celui de guerriers chasseurs. Leurs forgerons ont eu donc à répondre à une demande quasi permanente de nouvelles armes. Une grande part de leur minerai était obtenue auprès des Yakoma, avec lesquels les mariages mixtes n’étaient pas rares, probablement parce qu’ils avaient un ennemi commun, les Nsakara. Les Mbugbu sont également le seul peuple banda à avoir opposé une forte résistance aux forces coloniales françaises.

Informations tirées de J. Elsen, De Fer et de fierté, armes blanches d’Afrique noire du musée Barbier-Mueller, 2003, pp. 112-113.

  • Épée courte emputé. So, Mba, Topoké, Mbolé, Lokélé, Genya, République démocratique du Congo. Vers 1900. Bois, peau, fer, cuivre rouge, laiton, clous de tapissier. L. 45 cm, avec étui: 59,6 cm. Inv. 1026-343. Musée Barbier-Mueller.

Ce type de couteau glissé dans un bel étui était porté en dessous du bras, ou devant la poitrine. Si on considère les dimensions de la pièce, on imagine sans peine la carrure du personnage qui le portait. Ce modèle était très répandu. Compte tenu de sa vaste aire de répartition, il est difficile d’en repérer les producteurs et il est probable qu’il ait été fabriqué par plusieurs peuples. Le couteau est en fer et se distingue par son superbe contrepoids en forme de diamant ; la poignée en bois est décorée de cuivre rouge et de laiton. L’étui se compose de deux plaques de bois tendues de peau et est rehaussé de plaquettes et de bandes en métal et de clous de tapissier.

Informations tirées de J. Elsen, De Fer et de fierté, armes blanches d’Afrique noire du musée Barbier-Mueller, 2003, pp. 172-173.

  • Guerrier exhibant une lance et un bouclier. Dogon, Mali. XIXe siècle. H. 9,5 cm. L. de la lance: 14 cm. Inv. 1004-133. Musée Barbier-Mueller.